Des piscines connectées?

25/05/2021 | Non classé

S’inscrivant dans une dynamique globale et mondiale de développement de la domotique, le marché de la piscine n’échappe pas à la tendance d’être toujours plus “connecté”. Mais que signifie vraiment le terme de piscine connectée ? Éléments de réponse.

Article publié dans Profession Paysagiste HS avril-mai-juin 2021 http://professionpaysagiste.com

Pour répondre aux évolutions technologiques et sociales, où l’on recherche à être toujours plus connecté, les innovations dans la domotique se multiplient, entre robots de nettoyage, éclairage, pompes à chaleur et de filtration, analyseurs, volets hors-sols ou encore boîtiers et locaux techniques connectés. Ainsi, comme pour la maison et le jardin, les piscines peuvent désormais se contrôler à distance, en temps réel ou de façon différée, manuellement ou automatiquement. A la clé : une prise en main intuitive et surtout simplifiée des différents équipements. Un avis que partage pleinement Yann Cottreau, fondateur d’Yneom (83), bureau d’études spécialisés dans les équipements domotiques de gestion automatique des piscines. “La piscine connectée n’a que de sens que si l’on simplifie la vie des gens. En plus de la connexion, la domotique doit donc apporter une valeur ajoutée supplémentaire pour l’utilisateur final et le pisciniste, en proposant des relevés de données, une analyse de celles-ci, puis un contrôle des actions correctives”. Un argument de vente solide pour les clients car, jusqu’à récemment, les piscines étaient perçues comme des aménagements problématiques, avec un entretien complexe et chronophage.
De plus, la domotique tend à améliorer le confort et la sécurité de baignade, mais aussi à faire des économies d’énergie et de traitement de l’eau des piscines. Et, rassurez-vous, ce n’est pas parce que de nombreuses fonctionnalités sont gérées par le client, que le professionnel de la piscine n’a plus sa place. Ses connaissances et ses savoir-faire techniques restent précieux pour un bassin en bonne santé !

Les débuts de la piscine connectée ?

La domotique a fait son apparition dans le milieu de la piscine il y a une quinzaine d’années. Cependant, ce marché a mis du temps à passer à la vitesse supérieure, sûrement à cause du coût de cette technologie. Un fait confirmé par Omar Saaid, co-fondateur de Klereo (78), société pionnière qui proposait il y a 10 ans déjà les premiers systèmes d’automatisation globale connectés conçus en France. “A la fin des années 2000, de tels systèmes coûtaient entre 5 000 et 6 000 €, soit deux à trois fois plus cher qu’aujourd’hui” précise-t-il.

Mais, avec un chiffre croissant d’innovations sur le marché, de plus en plus abordables, la piscine connectée doit et va se démocratiser. Car, selon Yann Cottreau, “on estime que seulement 10 % des piscines vendues aujourd’hui annuellement en France sont connectées, alors que ce marché est très développé en Allemagne ou aux Pays-Bas. En France, les équipements domotiques sont encore souvent perçus comme des gadgets que peut, par exemple, s’offrir une clientèle aisée ou bien des personnes habituées à utiliser des objets connectés. D’ici 5 ans, on s’attend à ce qu’un tiers des bassins soit équipé en domotique”.

Une gestion à distance par Bluetooth ou Wi-Fi

Quand on parle d’objet connecté, la première caractéristique qui vient à l’esprit est que l’on peut le gérer à distance. Mais de quelle distance parle-t-on exactement ? “Ce peut être depuis la terrasse de la piscine ou bien à plusieurs centaines de kilomètres dans le cas d’une résidence secondaire” précise le fondateur d’Yneom. Avant d’ajouter : “cette distance dépend du mode de connexion de l’objet : par Bluetooth, elle n’est que de quelques mètres. Par Wi-Fi, et donc par internet, celle-ci est illimitée”. Alors que de nombreuses piscines sont installées dans des résidences secondaires, la connexion Wi-Fi est donc totalement conseillée pour pouvoir, par exemple, lancer la pompe à chaleur un jour à quelques heures avant l’arrivée du client.

Récolte des données, analyse et automatisation

Au-delà de la connexion à distance, via Wi-Fi ou Bluetooth, les appareils connectés, équipés de sondes qui mesurent différents facteurs (pH, température air/eau, conductivité, ORP/Redox…), récoltent des données ensuite envoyées au propriétaire et/ou au pisciniste via une interface internet ou une application mobile dédiée. Et cela ne s’arrête pas là : “ces données sont analysées. Selon les résultats, des notifications ou des alertes sont envoyées au gestionnaire pour qu’il puisse, par exemple, lancer une action corrective. Les systèmes connectés les plus évolués proposent, quant à eux, une automatisation de ce contrôle à distance. Recevoir des données et lancer des actions, c’est ce qui est intéressant avec le développement de la domotique, notamment pour la gestion de la qualité de l’eau de baignade” poursuit Yann Cottreau.

Les avantages pour les professionnels

En temps réel ou en différé, des actions peuvent ainsi être lancées ou programmées par les piscinistes ayant un contrat de maintenance, sans avoir à se déplacer. Un gain non négligeable de temps, quand on sait que “sur un contrat d’entretien avec visites périodiques, un déplacement sur trois n’est pas nécessaire” ajoute l’équipe d’Yneom. Mais attention, pour ceux qui en douteraient, “la domotique ne remplacera jamais le professionnel” affirme Yann Cottreau. Pourquoi cela ? “Tout d’abord, il y a des interventions qui ne peuvent être faites que par l’Homme, comme enlever les feuilles d’un skimmer ou d’un filtre. Ensuite, par ce que les automatismes ne fonctionnent que dans certaines conditions : par exemple, dans le cas d’un traitement au chlore, il faut le bon taux de stabilisant. Aussi, le TAC (taux d’alcanité complet) ne peut être géré que par le professionnel. Ainsi, comme pour les voitures, les dispositifs totalement autonomes sont encore un rêve”. Concernant l’installation des systèmes connectés, ceux-ci souffraient autrefois de la réputation d’être difficiles à installer. Mais les dernières innovations ont avancé sur ce point, afin de simplifier l’expérience de l’installateur.

Ainsi, alors que la domotique gagne du terrain dans tous les domaines, il se peut bien que, d’ici quelques années, les équipements de jardins et de piscines se contrôlent d’un seul doigt !

Faire d’une pierre trois coups Ynblue, un système connecté et évolutif

Pour la société Yneom, la principale problématique d’entretien d’une piscine est de bien gérer la chimie de l’eau. C’est pourquoi elle a développé le dispositif YnBlue qui permet d’automatiser les 3 fonctions essentielles d’une piscine : la filtration, le traitement de l’eau et la régulation du pH. “Cedispositif complet comprend un boîtier de gestion automatique et connecté, une chambre d’analyse et ses capteurs, ainsi qu’une application. En série, peuvent être contrôlés le chauffage, l’éclairage, un robot nettoyeur…” décrit Yann Cottreau, fondateur d’Yneom. Ici, un boîtier et une application suffisent donc à piloter l’ensemble des équipements essentiels et optionnels de la piscine, pour une utilisation simplifiée pour le client. Ce système étant évolutif, des fonctionnalités peuvent être ajoutées après installation si l’on souhaite ajouter de nouveaux appareils connectables.